Assistance dans la LNAH : « Coudonc il est où le problème
De Gabriel Gignac journaliste
Les amateurs de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH) se questionnent chaque année : « Est-ce que ce sera la dernière année du circuit ? »
Je peux comprendre cette question étant un consommateur de ce produit depuis 1998. Toutefois, je crois que les assistances n'ont jamais été aussi basses, alors que le produit n'a jamais été aussi relevé.
« Coudonc il est où le problème »
Les Prédateurs de Laval accueillaient le Cool FM de Saint-Georges dimanche dernier et seulement 488 spectateurs ont accepté de payer 16 $ leur billet pour voir la rencontre. Pourtant, l'équipe lavalloise présentait à ses partisans deux nouveaux joueurs plus qu'intéressants en Françis Wathier et Bruno St-Jacques, deux anciens joueurs de la Ligue nationale de hockey. St-Jacques est même considéré comme le meilleur défenseur de la Ligue depuis son arrivée dans le circuit. Les amateurs de bagarre pouvaient également compter sur le retour dans l'alignement de l'un de leurs favoris, Sébastien Laferrière. Le gardien Karel St-Laurent, un cerbère d'un grand talent, était le portier de l'équipe et a obtenu la première étoile de la rencontre.
Les 3L ont un aréna extraordinaire, Cindy Simard et son groupe travaillent d'arrache-pied chaque saison pour garder la concession en vie. Le club est plus robuste, plus compétitif. Le directeur général Karl Boucher a amené un élément de fraîcheur à cette formation et malgré tout ça, les admirateurs de ce club ne franchissent que très rarement la barre des 1000 personnes physiques dans l'aréna. On ne peut pas toujours faire des matchs à cinq dollars non plus.
Le Blizzard Cloutier Nord-Sud de Trois-Rivières a une formation robuste, intense, talentueuse avec un bon nombre de joueurs locaux et des investisseurs locaux. Comment ceux-ci sont-ils remerciés par leurs partisans ? Seulement 478 spectateurs lors de la dernière rencontre et on disait que le seul et unique problème était l'ancien propriétaire, Léo-Guy Morrissette. Je crois que le problème est beaucoup plus profond. La Mauricie compte assurément trop de choix de hockey sénior en plus d'y compter un club junior majeur. Dire que les Trifluviens veulent un club de la Ligue de hockey junior majeur du Québec... j'ai réellement un doute sur leur capacité à garder une formation du circuit Courteau (LHJMQ) pendant de nombreuses années.
Espoir
Saint-Georges attire une moyenne de 1000 spectateurs présentement, ce qui est bien, mais qui est quand même en dessous des 1200 spectateurs demandés pour aider l'équipe à faire ses frais. Il y a quand même de l'espoir pour l'un des châteaux forts du circuit Godin avec l'arrivée de Dean Lygitsakos.
Les Riverkings de Cornwall et leurs partisans ont été échaudés dans les dernières années, un peu comme les Beaucerons. Si jamais l'équipe réussit à aligner quelques victoires, les rois pourraient ressusciter. La formation accueille quand même une moyenne de 950 personnes malgré tous les déboires des dernières années, il y a donc un peu d'espoir. Un peu comme le dit la chanson du rapper Eminem « Kings never die ». On verra.
Réussite
Jonquière a un club parfait pour le style préconisé par la LNAH et un bassin de population plus qu'intéressant. Les Marquis attirent une moyenne de 1500 spectateurs ce qui est excellent. Cette concession est le modèle à suivre à tous les niveaux.
Je place la formation de Thetford Mines parmi les réussites, car elle attire pratiquement toujours ses 1200 spectateurs. Malgré tout, avec l'équipe que Bobby Baril présente à ses admirateurs, les Thetfordois devraient répondre encore plus fort à l'appel de l'équipe et augmenter sa présence dans le Centre Mario Gosselin.
Les Éperviers de Sorel-Tracy sont à l'image de l'Assurancia de Thetford Mines. Une excellente formation qui attire toujours près de 1200 partisans, toutefois avec l'équipe mise en place sur la patinoire et l'implication des Sorelois dans ce produit, les foules devraient être plus nombreuses. On sent particulièrement l'absence de Jon Mirasty cette année, les admirateurs de ce bagarreur ne se présentent malheureusement pas au Colisée Cardin cette année.
Maintenant on fait quoi ?
Les équipes présentent du calibre intéressant, chaque formation porte un intérêt aux joueurs locaux. Les promotions font un travail correct en général, mais il y a quand même place à l'amélioration on va se le dire. On baisse le prix des billets et on nivèle le produit vers le bas ? On perd notre hockey et on pleure pendant quelques saisons ? On retourne au hockey folklorique avec des gars qui savent à moitié patiner avec 12 combats pour huit dollars ?
Il n'y a aucune mauvaise réponse, c'est le consommateur qui décide. Il faudra toutefois prendre une décision pour le bien des amateurs et des dirigeants, car l'avenir est loin d'être rose et pendant ce temps le commissaire du circuit, Michel Godin parle d'une expansion au Nouveau-Brunswick…
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